les gitans – 2

‘où viens-tu, gitan? Je viens de Bohème. D’où viens-tu, gitan? Je viens d’Italie. Et toi, beau gitan? De l’Andalousie. Et toi, vieux gitan, d’où viens-tu? Je viens d’un pays qui n’existe plus. Les chevaux rassemblés le long de la barrière, le flanc gris de poussière, le naseau écumant. Les gitans sont assis près de la flamme claire, qui jette à la clairière leurs ombres de géants. Et dans la nuit, monte un refrain bizarre; Et dans la nuit, bat le coeur des guitares. C’est le chant des errants qui n’ont pas de frontière, c’est l’ardente prière, de la nuit des gitans.

Où vas-tu gitan? Je vais en Bohème. Où vas-tu, gitan? Revoir l’Italie. Et toi, beau gitan? En Andalousie. Et toi, vieux gitan, mon ami? Je suis bien trop vieux, moi je reste ici. Avant de repartir pour un nouveau voyage, vers d’autres paysages, sur des chemins mouvants. Laisse encore un instant vagabonder ton rêve, avant que la nuit brève le réduise à néant. Chante, gitan, ton pays de Cocagne; Chante gitan, ton château en Espagne. C’est le chant des errants qui n’ont pas de frontière, c’est l’ardente prière de la nuit des gitans, de la nuit des gitans!